Connue pour ses pratiques RH novatrices, Danone a fait appel à une entreprise américaine spécialisée en sécurité du travail afin de mettre en place un programme de sécurité homogène sur l’ensemble de ses sites.
C’est en 2004 que l’aventure commence pour Danone. L’entreprise d’agroalimentaire, alertée par un nombre important d’accidents du travail sur ses différents sites mondiaux, fait appel à Dupont de Nemour afin de mettre en place le programme sécurité « Wise ». On parle ici d’une politique appliquée à plus de 100 000 employés.
10 ans plus tard, les résultats sont là. Danone estime à près de 7000 le nombre d’accidents du travail évités. Quels sont les ingrédients d’une telle réussite ?
La clarté et la visibilité du règlement sont les premiers facteurs de réussite de « Wise ». Vient ensuite la formation des employés. Lorsque l’on arrive chez Danone, les « briefs » de sécurité sont riches et nombreux, on fait directement sentir au novice qu’on ne rigole pas avec la sécurité et qu’elle s’applique aussi bien sur dans les bâtiments que sur le parking.
Par ailleurs l’une des particularités de ce programme est qu’il n’est pas l’apanage du directeur de site ou d’une équipe de spécialistes. Il responsabilise l’employé lambda. Ainsi dans chaque équipe chez Danone, deux employés sont chargés de faire appliquer les règles de sécurité, ce qui permet une représentation quotidienne de « Wise » auprès de l’ensemble des employés.
Enfin le dialogue est promu par « Wise ». Ainsi des points sécurité, animés par les responsables de chaque équipe, ont lieux tous les deux mois. Ils permettent de rappeler les fondamentaux et de réprimander (gentiment) les employés qui ne suivent pas les règles d’assez près. Des dialogues sécurité ont également lieux chaque année, ils font même partie des objectifs des « Danoners ».
Au travers de cette politique et d’audits annuels, « Wise » s’assure une présence de tous les instants auprès des employés, et ça marche.
Le dialogue « Wise », une base de travail
Hervé Plessix, directeur du centre Recherche et Développement de Danone à Palaiseau, se montre très satisfait du programme sécurité, son centre a d’ailleurs obtenu la deuxième meilleure note des sites français de Danone lors du dernier audit « Wise ». Il s’en inspire librement pour appliquer une politique de sécurité psychique aux employés de Palaiseau.
Selon lui, l’élément incontournable de « Wise » est le dialogue. Ces dernières années, il s’est donc attelé à étendre les questions sécurités propres au programme, à des sujets plus larges, qui englobent la sécurité psychique de chacun.
En effet, M. Plessix n’hésite pas à discuter des envois de mails en dehors des heures de travail ou à rappeler les règles d’or des réunions d’entreprise lors des « points sécurités ». Il encourage également le dialogue entre managé et manager afin d’aider aux bonnes relations de travail. Une philosophie qui selon lui à aider à en décomplexer certains et à libérer la parole au sein des différentes équipes de Danone Research.
Il s’inspire également de « Wise » quant à la visibilité du règlement. Aussi, il se sert des tapis de souris des employés comme pense-bête. Sur ceux-ci sont inscrits les règles d’or de l’envoi de mail (telles que « Pas d’utilisation de mail en cas d’urgence » ou l’incitation à limiter le nombre de destinataires) ainsi que celles des réunions, comme : « Finir vos réunions aux heures fixées ».
« Wise » a donc fait du centre de Palaiseau un lieu où l’on peut se faire reprocher de se garer en marche avant sur le parking ou d’avoir envoyé un mail le samedi. Si de telles réprimandes peuvent donner le sentiment à l’employé de se faire infantiliser, elles se justifient par le bien-être global des usagers du Centre. Et H. Plessix ne compte pas s’arrêter là, puisque, sous peu, il mettra en place des « dialogues qualités de vie au travail », une initiative encore une fois librement inspirée de « Wise ».
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